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La taverne du Griffon Noir

Blog d'un passionné d'écriture

L'Hermite- Tome 1 : la malédiction du corbeau- Chapitre 7

 

Le tableau portrait un titre bien mystérieux : « Idahaatan ».

Cent-quarante-quatre personnes, des hommes et des femmes à moitié nues, masquées et recouvertes de tatouages pour le moins énigmatiques étaient là.

Elles se tenaient là au milieu de ce qui s’apparentait à un sanctuaire en ruines.

Deux personnages différaient des autres par leur tenue.

Un portait une tunique rouge écarlate, un collier en or massif orné de douze pierres précieuses et une couronne de lauriers d'or sertie de diamants et de saphirs tandis que l'autre tenait une tenue sombre et portait un saï en or, orné de pierreries et à la lame de diamant.

Qui étaient ces gens ?

Que faisaient-ils ?

Comment des toiles d’une valeur aussi inestimable pouvaient -elles se trouver chez un vieux gnome qu’on connaissait comme excentrique, volage, affabulateur ?

Etaient- ce des cadeaux ou des œuvres qu’il s’était procuré ?

Des questions, toujours des questions qui demeuraient sans réponse.

Depuis son départ d’Arcallon, il n’avait que des questions.

Pourquoi son vieux frère d’armes Arun avait-il été assassiné ?

Le légiste avait bien dit que le meurtrier s’était acharné sur le corps de sa victime.

Il y avait pris même du plaisir.

Pourquoi avait-il enlevé ses organes, vidé son sang entièrement et presque entièrement dépecé comme une bête ?

Les pistes étaient nombreuses, bien trop nombreuses qu’elles ressemblaient à des labyrinthes dont il ne voyait jamais le bout.

Ses supérieurs même n’étaient pas habilités à lui parler de la mission qui lui avait été confiée.

Une mission d’importance donc, ultra confidentielle et très dangereuse.

Quel était l’objectif de son entrevue avec le vieux gnome ?

Le vieux gnome savait -il quelque chose ?

Une odeur particulièrement savoureuse l’éloigna de ses profondes réflexions.

Il releva la tête et vit sur l’immense table en bois d’acajou qui trônait au milieu de la pièce, une dizaine de plats en argent emplis de mets des plus appétissants et des coupes de cristal emplies de liquide coloré qui ressemblait à s’y méprendre à de l’indigo.

Un parchemin était posé sur cette table, au seul endroit pas obstrué par la nourriture et les boissons.

Le commandant Sindar Feanor s’assit.

L’écriture était élégante.

Elle décrivait des courbes, des arabesques, des boucles et des lacets qui s’entortillaient dans un joyeux mélange artistique.

« Cher commandant,

Vous êtes ici chez vous.

Je souhaitais vous rencontrer depuis tant d’années car à mon gout, vous êtes la personne la plus expérimentée dans le problème qui me tracasse.

Je sais que vous vous posez énormément de questions sur la raison de votre venue ici.

J’imagine que le rôle d’un tavernier ne vous évoque en réalité que peu de choses pour une personne de votre condition et de votre profession.

Mais détrompez – vous.

Un tavernier dans un endroit aussi stratégique que la capitale et la Taverne du Griffon Noir est au courant de bien des choses.

Bref, je m’égare …

Restaurez -vous et reposez -vous bien.

Nous discuterons de tout cela demain matin, quand je reviendrai.

Une dernière chose, vos appartements se trouvent au dernier étage, non loin de l’Excelsior.

Au fin fond du couloir, au rez-de-chaussée, vous trouverez l’Excelsior qui vous conduira à vos appartements.

Que Farah, la déesse du foyer vous bénisse.

Haed Fregnum, le gnome. »

Ainsi donc son hôte allait revenir tard dans la nuit.

Où était-il en ce moment ?

Encore une question sans réponses.

Il apprécia cependant ce sens de l’hospitalité dont faisait preuve le vieux gnome.

Il toucha à peine à la nourriture et la boisson.

Tant de questions tournaient en boucle dans sa tête, tant de choses à découvrir.

La fatigue se faisait sentir…

Solkan, le dieu des rêves, de l’occulte et la sexualité n’était pas loin.

Il sentait sa présence chaque minute qui s’écoulait un peu plus d’avantage.

Il ne devait pas trop tarder.

Il se leva avec une certaine lassitude et se dirigea d’un pas lourd vers le fond du couloir et s’engouffra prestement dans l’Excelsior.

A peine dix secondes s’écoulèrent avant qu’il n’atteigne le quatrième étage.

Il était temps …

Une porte en bois de chêne lui faisait face à sa sortie de l’Excelsior.

En un tour de clés, il ouvrit la porte et oubliant les commodités d’usage, il se laissa tomber comme une masse sur la couche de soie, de laine et de coton et sombra dans un profond sommeil.

Il ne remarqua pas qu’un tableau était adossé à quelques pieds de sa tête sur le mur qui le regardait d’un air sournois de ses yeux de peinture.

La Carte des Songes d’Adonaï Kiama.

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