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La taverne du Griffon Noir

Blog d'un passionné d'écriture

L'Hermite - Tome 1 : La malédiction du corbeau - Chapitre 6

 

Le commandant Sindar Feanor observa attentivement la maison.

Un pavillon magnifique, respirant le luxe et l’extravagance.

Ce qui cadrait bien avec la personnalité du personnage.

Pourtant quelque chose l’intriguait au plus haut point.

La description que Zaki Fregnum avait fait de ce bijou d’architecture ne l’avait pas intéressée sur le moment mais les mots du maitre tavernier raisonnaient dans sa tête comme une vérité aussi importante que l’amour.

« Je comprends votre étonnement. Ce pavillon est un cadeau que le Grand Architecte Hiram Helvinaqar a spécialement conçu pour mon père. Il s’y réfugie fréquemment pour réfléchir, rêver, prendre de grandes décisions, rencontrer des invités de marque ou encore s’adonner à toutes sortes de plaisirs ».

Le Grand Architecte Hiram Helvinaqar ?

Comment un personnage aussi légendaire pouvait-il connaitre un gnome connu pour être un menteur et un épicurien ?

Hiram Helvinaqar était connu pour son sérieux, son austérité, son savoir incommensurable, son intelligence hors normes, son attrait pour l’occulte et sa faculté extraordinaire à créer.

Après la Grande Guerre, Mirza Sherkim avait fait appel à lui pour modifier Héliopolis afin d’en faire un joyau d’architecture de la nation

Maekir et de tout Feldarin en règle générale.

Son travail d’expertise avait porté ses fruits et il avait atteint amplement ses objectifs en allant même au-delà des plus folles espérances qu’avait porté Mirza Sherkim.

Héliopolis brillait désormais de mille feux comme un diamant poli de plusieurs milliers de carats.

Elle était devenue le siège de tous les pouvoirs à Feldarin.

Elle attirait désormais des millions de gens chaque année.

Elle était devenue la capitale de tout Feldarin.

Grace à l’expertise du Grand Architecte Hiram

Helvinaqar, les Sherkim étaient devenus immortels.

Ils étaient devenus des dieux.

Sitôt son œuvre terminée, le Grand Architecte

Hiram Helvinaqar disparut à tout jamais.

Personne ne sut qu’il était devenu.

La légende raconte qu’il avait fait corps avec son œuvre.

Qu’il était devenu Héliopolis.

Cela n’expliquait pas pour autant les liens qui unissaient le vieil gnome et le Grand Architecte.

Car deux mondes absolument différents se croisaient…

A moins que le lien entre les deux était cette Taverne.

Peut-être que le Grand Architecte avait dû faire de la Taverne du Griffon Noir un lieu stratégique de la capitale et qu’il avait rencontré Haed Fregnum dans un cadre purement professionnel.

D’où la raison de ce pavillon.

L’Hermite observa les alentours.

Il sentait comme une présence étrangère sur cette terrasse.

Son odorat très raffiné pouvait distinguer une odeur à des lieux à la ronde.

Une odeur très familière.

Une odeur qu’il avait déjà croisée bien souvent lors de ses missions aux quatre coins de Feldarin.

Que voulait cette présence ?

Etait-elle là pour lui ?

Voulait elle lui faire du mal ?

En tout cas, elle observait.

Attendait elle quelqu’un ?

Surement le gnome.

Le gnome habitait ici.

C’était un sujet d’intérêt aussi pour les Hermites, que pour les Assassins, les Analystes et les Sentinelles.

Qu’à cela ne tienne, il lui tardait de se reposer.

Le périple avait été harassant depuis Arcallon, la capitale des Elfes de Sang d’Ardamir.

Il observa attentivement le lourd trousseau de clés de fer qui lui avait remis le maitre tavernier.

Un détail cependant accapara son attention.

Un symbole était imprimé en relief sur chacune des clés.

Un symbole qu’il n’avait jamais vu autre part.

Une rose dans le métal le plus cher de Feldarin, le rhodium.

Une rose dans un pentagramme d’argent incrusté de douze pierres précieuses.

Qu’est-ce que cela signifiait ?

Une organisation ultra secrète ?

La guilde des Hermites n’en avait fait jamais mention nulle part.

A moins que ce soit encore de ces extravagances dont le vieux gnome avait le secret.

Intrigué, cependant, il poussa la lourde porte barrée de fer qui faisait figure de porte d’entrée.

Il eut vraiment l’impression de se retrouver dans un rêve !

On ne lui avait pas menti sur la réputation du vieux gnome : ce dernier avait du gout pour les bonnes choses !

En effet, tout respirait le luxe et la démesure.

La demeure s’élevait sur quatre niveaux et pour reprendre un modèle qui pourrait correspondre dans le monde réel des Hommes, cette demeure était la copie miniature du château de Fontainebleau.

Des colonnades, des escaliers de marbre en colimaçons qui s’élevaient vers les hauteurs telle l’échelle que vit Jacob dans son songe.

 

Le rez-de-chaussée ressemblait au musée du Capitaine Nemo dans Vingt Mille Lieues sous les Mers : des collections de parchemins, de livres reliés, d’objets rares achetés surement à des commerçants gnomes ou à des voleurs Cirth qui sillonnaient les mers en vue de trouver quelques trésors ou des artéfacts aux pouvoirs extraordinaires.

Les murs étaient entièrement recouverts de toiles de maitre d’un prix inestimable telle La Nuit d’Isadoras Purifecum, immense peintre gnome de la Huitième Ere et chantre d’un romantisme au symbolisme effréné, « le Raehrian » d'Hugo Wendel, un artiste du monde des Hommes ou encore « la Liberté » d'un artiste plus récent, Arkan Qu’Eris, un Zahran ou de portraits de personnalités éminentes qui avaient contribué à leur manière au rayonnement de Feldarin.

Mais un tableau ne manqua d'interpeler le commandant Sindar Feanor.

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