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La taverne du Griffon Noir

Blog d'un passionné d'écriture

L'Hermite - Tome 1 : La malédiction du corbeau - Chapitre 11

 

Le commandant elfique Sindar Feanor voulut répliquer mais en un instant, il se retrouva dans la réalité physique.

Intrigué, il regarda autour de lui : le grand Prince des Enfers Abaddon ainsi que le mystérieux Etranger avaient disparu pour laisser la place à un décor nettement plus chaleureux, nettement plus calme.

Quoiqu’il se retrouvait dans une position clairement inconfortable : ses mains étaient menottées à un immense lit aux draps d’un blanc immaculé et aux couvertures couleur pourpre et aux motifs des plus raffinés.

Sa stupéfaction était à son comble quand il se découvrit également emmaillotté dans des bandelettes, telle une momie, des pieds à la tête !

Un brasero d’encens était situé au milieu de la pièce et diffusait en continu des odeurs des plus agréables où se mêlaient tour à tour la rose, le jasmin, la lavande et le miel.

Où était-il exactement ?

Pourquoi était-il là dans cet état, comme un prisonnier ?

Il avait beau chercher, il se trouvait comme dépossédé de ses souvenirs !

- Ah commandant Feanor ! Par tous les Dieux du Raehrian, vous êtes vivant !

La voix était extrêmement douce, chantante.

Une voix féminine sans aucun doute.

Avec une extrême difficulté, le commandant elfique se redressa sur son séant et jeta un regard circulaire de la pièce.

Une jeune femme en effet se tenait là sur le seuil de la porte, habillée dans une robe d’un blanc immaculée sur lequel en fils d’or et d’argent était brodé un caducée.

Un symbole qu’il connaissait que trop bien pour avoir fréquenté maintes et maintes fois les hôpitaux lors de ses enquetes.

L’emblème de la Guilde des Guérisseurs.

Sous une chevelure bleu azur, il pouvait distinguer parfaitement les longues oreilles en pointe des Elfes de Sang.

La Guérisseuse s’approcha du lit et courba la tête en signe de respect.

Sindar Feanor répondit à son salut en inclinant légèrement la tête.

Puis la jeune femme s’assit sur le lit et scruta attentivement l’Hermite.

    - Vous étiez sacrément amoché quand   vous êtes arrivé ici commandant Feanor !  Il s’en est fallu d’un cheveu pour que vous ne rejoignez pas le sinistre Abaddon en son royaume !

Sindar Feanor sourit intérieurement.

Si elle savait quel périple il avait accompli, elle le prendrait assurément pour un illuminé !

Mais l’heure n’était pas aux discussion inutiles.

- Que s’est-il passé Guérisseuse ? Pourquoi suis-je ici ?

La Guérisseuse sourit tristement.

    - Vous ressemblez tellement à mon frère Arun ! Il aimait lui aussi le risque et il en a payé de sa vie !

 

    - Arun ? Vous avez dit Arun ?

Le commandant elfique pâlit affreusement.

- Oui… Je sais que vous étiez très proches ! Il me parlait sans cesse de vous ! Répliqua la jeune elfe en touchant   délicatement le bras de Sindar Feanor.

L’Hermite baissa la tête.

    - Vous êtes Virani Narmacil ? Il parlait sans cesse de vous également ! Il avait même un portrait de vous qu’il regardait souvent !

A ces mots, Sindar Feanor sentit de grosses larmes lui inonder les pupilles déjà rouges de chagrin.

 - Je voulais comprendre ce qui s’était passé ! Je voulais le venger !

Virani Narmacil essuya prestement les larmes qui ruisselaient de son visage puis hocha la tête en signe d’assentiment.

- Je sais… Je sais que vous avez voulu bien faire… Mais il s’en est fallu de peu pour que vous rejoignez mon très vénéré   frère dans la tombe !

    - Expliquez-moi ce qui s’est passé ? Pourquoi suis-je menotté comme un prisonnier et couvert de bandage comme une momie ?

La jeune Guérisseuse hésita quelques instants.

- Vous ne vous souvenez absolument de rien commandant ?

- Non… Malheureusement…

La Guérisseuse se releva, se dirigea vers la porte de la pièce et après s’être assuré que celle-ci soit fermée à double tour, elle revint sur le lit et après avoir fixé étrangement l’enquêteur, consentit à répondre.

    - Vous vous êtes faits des ennemis redoutables mais également des amis très puissants !

    C’était au tour du commandant elfique de sonder étrangement de ses yeux d’un bleu glacial la Guérisseuse.

    - Que savez-vous exactement Guérisseuse ?

La Guérisseuse baissa la tête et hésita quelques instants…

- Celui qui vous a amené ici est loin d’être un inconnu dans ces murs mais également à Héliopolis…

- Mirza Sherkim ?

- Non… Lui ne vient jamais ici… Un personnage bien plus puissant…

- Bien plus puissant que le patriarche de   la famille Sherkim ? Ce n’est pas possible !

- Cela l’est en effet… Il y a vingt-deux ans   jour pour jour, au moment de la disparition du vieux Gnome, il est arrivé et a établi ses quartiers dans un immense palais près du port !

L’Hermite blêmit affreusement.

L’Eau…

L’un des éléments de la carte.

Cela lui paraissait clair maintenant.

Il devait rencontrer à tout prix ce personnage qui semblait être lié de près ou de loin à l’enquête qui l’accaparait !

 - Que pouvez-vous m’en dire de ce personnage ? A quoi ressemble-t-il exactement ?

- Je peux même faire mieux commandant ! Répliqua la Guérisseuse qui se releva prestement et avant que l’Hermite ait pu proférer la moindre parole, elle avait disparu de la pièce.

Les minutes parurent très longues pour Sindar Feanor.

Il ne savait toujours pas pourquoi il était là, ni ce qui lui était arrivé…

Finalement, Virani Narmacil revint au bout d’une demi-heure.

Ses mains délicates portaient quelque chose de lourd, recouvert d’un voile de soie noir ébène.

En voyant le regard surpris de l’enquêteur, la jeune femme sourit.

Et sous les yeux ébahis de ce dernier, le voile tomba en laissant place à un tableau aux couleurs très vivantes !

- Puis-je vous demander qui a peint cette   véritable œuvre d’art ?

La Guérisseuse baissa la tête, soudain très nostalgique.

- Vous le connaissez assurément… Du moins pour avoir enquêté sur cette affaire malheureuse qui a tenu en haleine tout Feldarin pendant des semaines !

L’affaire Adonaï Kiama …

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